ROULEAU COMPRESSEUR Hôpital du Valais a repris toutes ses «bonnes» habitudes. Le personnel et les patients ne sont pas à la fête. Depuis la première publication de cet article, en octobre 2013, les choses restent immuables…
Au printemps 2012, Hôpital du Valais le jure face aux médias. On allait faire table rase des copinages dénoncés, des incompétents à des postes clés. Avec le slogan «Remettre l’humain au centre», martelé par le nouveau directeur général Eric Bonvin, cela allait bouger. A la tête des «réformes», Vincent Castagna – directeur du Centre Hospitalier du Valais Romand, surnommé le Grand Blanc – a surtout cultivé népotisme, favoritisme et déni de la réalité.
Poste créé de toutes pièces
«On a assisté à une pseudo révolution où l’on a voulu changer des choses sans aucune consultation de la base», observe cette personne, évidemment anonyme. Dans les faits, on crée par exemple un poste de toutes pièces – cheffe de la division Gestion médico-économique – pour Valérie Revaz. Cette trentenaire aux dents très longues supervise tous les sites d’Hôpital du Valais dans le budget, les départements et les secrétariats. Si l’on est quadragénaire et que l’on a des qualifications supérieures à celles de jeunettes employées de commerce, l’enfer peut commencer.
Mauvaise foi, commentaires déplacés sur le physique, rétention d’informations : ces petites humiliations usent le personnel.
«Il y a un jeu effrayant de chaises musicales où les gens sont déplacés sans aucune concertation, comme des pions », poursuit cet autre témoin. Mauvaise foi, commentaires déplacés sur le physique, rétention d’informations : ces petites humiliations usent le personnel. Valérie Revaz. possède d’ailleurs un alter ego – Muriel Del Bianco – dans l’Unité de Gestion des Flux. A son tableau de chasse, elle affiche sept burn out connus, dont celui de la femme de l’ex chef du service des urgences. Une autre dame, Sarah Fournier, responsable de la physio et fort proche de Vincent Castagna, envoie aussi son si petit personnel en burn out.
Aucun soutien des RH
Ces employé-es ont eu la candeur de croire que les Ressources dites humaines allaient voler à leur secours. Las. Tous les organes de surveillance regardent passer les trains avec l’énergie de vaches sous Lexotanil. La trentaine de plaintes concernant Valérie Revaz. ? Oubliez ça ! La page 27 de la Convention collective 2012, qui parle du harcèlement psychologique, reste une belle feuille morte. La médecine du travail, la commission du personnel, le service de médiation du personnel sont des pantins à qui la direction n’accorde aucun réel crédit.
On n’ose plus aller prendre le café avec certaines brebis galeuses, de peur d’être dans le collimateur de la direction.
Dans les couloirs de l’hôpital de Sion, cela prend la forme d’une notable surcharge de travail doublée d’une accumulation de séances inutiles. On n’ose plus aller prendre le café avec certaines brebis galeuses, de peur d’être dans le collimateur de la direction. Ejecté d’Hôpital du Valais ? Vous êtes grillé dans tout le secteur médical valaisan.
Personne ne parle
Les Syndicats Chrétiens du Valais négocient en ce moment la Convention collective de travail 2016 avec Hôpital du Valais. Son secrétaire général Patrick Chabbey a placé au cœur des discussions «l’amélioration des compétences relationnelles pour les postes d’encadrement». Selon lui, aucune personne syndiquée n’est venue lui parler des cas soulevés par notre enquête. «Si ce que vous me décrivez est avéré, nous sommes face à des situations de non-assistance à personne en danger», nous dit-il. Il est évident que ces grenouillages retombent sur les malades et leurs familles.
Au sein du personnel, les lettres RSV ont changé de signification pour devenir «Réseau Sans Valeurs».
Mais, ô joie, ceux-ci ont un «Espace Ecoute Patients» à leur service s’ils rencontrent des problèmes avec l’institution. Ils découvrent à leur dépends que cet Espace est relié directement au service juridique ! Adieu la confidentialité, zappons sur l’éthique. Ce n’est pas un hasard si déjà deux médiatrices d’Espace Ecoute ont posé leurs démissions. Au sein du personnel, les lettres RSV ont changé de signification pour devenir «Réseau Sans Valeurs». En tout cas pas celles qui parlent d’humanité.
Joël Cerutti
C’est bon de se bidonner sur les hôpitaux! Ca donne la forme à ceux qui vs lisent… pas à ceux qui vont devenir leurs clients pour cause de burnout, évidemment. ça me rappelle la douleur qui fait pêter une cicatrice bien fraîche!