HAUTS EBATS  Petite parenthèse fort sensuelle où l’on prend des nouvelles de Ping et de Pong, que les lecteurs fidèles connaissent bien. Et ils vont en apprendre de biens belles… Des révélations concoctées par Ludovic Dabray et/ou Joël Cerutti.

58.

Ah ! Qu’il est doux de ne rien faire quand tout s’agite autour de soie, disait le ver.

Tout était calme dans l’appartement laissé vacant par les Vaucresson. Les enfants avaient été expédiés quelque part dans le Périgord noir chez une vieille tante de Brigitte qui piquait du menton, histoire de se refaire une santé au grand air et un moral aux spécialités de desserts de l’accueillante.

Cette brave Tante Élise était toujours ravie des visites de ses petits-neveux et petites-nièces, mais les séjours étaient en général de courte durée. Ici, elle allait pouvoir s’en donner à cœur joie, mais elle ne savait pas encore à quel point cela allait s’éterniser.

Elle n’ignorait pas que Brigitte avait dû être hospitalisée, mais elle imaginait, du fin fond de sa campagne, qu’un veuvage n’était pas chose facile à subir, sans l’avoir expérimenté, puisqu’elle avait décidé très tôt dans sa vie de mourir vierge et martyre, cette deuxième option n’étant pas obligatoire.

Pendant que la tête d’Olivier Vaucresson attendait bien patiemment, que voulez-vous qu’elle fît d’autre, le reste de son corps, soigneusement entreposée dans un des tiroirs frigo de l’institut médico-légal, trop grand pour elle seule, et que Madame se dépatouillait avec ses idées sombres dans un hôpital dédié aux crises psychotrucmuche, Ping Pong et Pong Ping, les deux soubrettes coulaient des jours paisibles.

Elles avaient rapidement décidé de quitter le placard de bonnes dans lequel les Vaucresson les stockaient en dehors de leurs nombreuses heures de travail pour se transporter dans le mobilier de leurs patrons.

Elles dormaient à présent dans la chambre à coucher du couple. Se bricolaient des repas en tête à tête, souper aux chandelles, champagne, mets fins. Après, c’était open-bar. Puis les jumelles allaient finir leur journée dans les soies d’Olivier et Brigitte, bien plus agréables au ressenti de leur peau nue, elles ne portaient jamais de vêtements de nuit, que les rudes draps en coton qui équipaient leur chambrette.

Assez rapidement, les deux Asiatiques en venaient aux mains. Il fallait bien commencer par quelque chose. Émoustillées par les préliminaires soyeux, elles ne tardaient pas à se laisser aller à quelques caresses initiales. Juste histoire de vérifier la qualité du grain de peau de l’autre.

Promptement, ces premiers gestes dégénéraient et elles partaient à l’assaut du corps voisin pour un échange totalement sexuel.

Bientôt, Ping révélait sa vraie nature de fausse soubrette et même si son membre en érection aurait mécontenté la plupart des partenaires européennes traditionnelles, il n’en fallait pas beaucoup plus pour satisfaire Pong dont l’étroitesse faisait le bonheur d’Olivier Vaucresson du temps où Monsieur était toujours vivant.

Il était arrivé à Olivier d’être à deux doigts (oui, c’est bien de ça qu’il s’agit) de découvrir le pot aux roses, mais Ping présentait son hémisphère postérieur à Olivier qui ne renâclait pas à tâter du pot au noir.

Vous l’avez enfin compris, les jumelles étaient en fait des jumeaux, puisque le masculin l’emporte sur le féminin.

C’était la frénésie totale qui s’emparait alors des deux petits formats. Deux virgules jaunes sur un drap blanc qui se tortillaient l’un l’autre, l’une sur l’autre, l’un avec l’autre, l’une sous l’autre et, oui, l’un dans l’autre, parce que les natifs de Hong Kong, qu’ils s’appellent Ping Pong ou Pong Ping, ne font pas autrement que vous, n’est-ce pas !

Même jumeaux, les hétéros gigotent !

Mais l’heure du sprint final n’avait pas encore sonné, loin de là, et pour le moment Pong Ping caressait délicatement les balles de Ping Pong poursuivant ainsi la mise en perspective du membre viril de son frère jumeau. Persévérante, elle parvenait à donner, toutes proportions gardées, une certaine tenue à cette chose raide et ambre dont elle escomptait faire son bonheur.

Ping, pendant ce temps-là, avait placé sa tête entre les cuisses de Pong et se livrait à une charmante dégustation du frifri imberbe de sa jumelle. Il lui composait ainsi une moumoute vénusienne provisoire qui était raccord avec les cheveux de la petite Pong.

Bientôt, final avec toute la troupe. Oubliant leurs origines bouddhistes, ce fut dans la position du missionnaire que Ping contenta d’un ultime coït la frétillante Pong. Sentant sa compagne partir dans les spasmes de la jouissance, il y alla de son émission séminale. Il s’abattit ensuite sur sa partenaire comme tout homme (in)digne de ce nom.

Pong parvint à basculer le corps inerte de plaisir de Ping sur la partie gauche du lit et se dirigea vers la salle de bain qui ressemblait plus à une piscine olympique qu’à la pissotière de la Gare Centrale de Ouagadougou (capitale du Burkina Faso, le train pour Abidjan part vers neuf heures du matin, 1145 kilomètres, il vaut mieux prendre ses précautions, enfin soit).

Donc Pong entra dans la salle de bain et, alors qu’elle venait d’évoquer dans son plaisir le sifflement d’un V2 planant vers Londres, poussa le hurlement strident d’effroi d’une Anglaise voyant arriver le susdit.

Soigneusement déposés dans la baignoire : deux bras et de deux jambes.

(à suivre…)

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