FARCE D’INERTIE   Disserter sur les défis touristiques en Valais ? Il y a plein de docteurs. Se bouger les fesses ? Toutes les administrations sont malades. Exemple avec La Potagère, à St-Pierre-de-Clages.

Depuis 1977, les Buchard-Crittin donnent dans le sacerdoce à l’entrée de St-Pierre-de-Clages. Ouvert 6 jours et demi sur 7, sans vacances, Marie-Cécile et Jean-François fatiguent un peu. Ils pensent à leur retraite et cela ne date pas d’hier. Prévoyant, Jean-François s’y emploie depuis 2002, date où il a imaginé une extension à La Potagère, un Atelier de Dégustation, une plus-value au moment de céder les lieux à un repreneur. L’endroit ne manque pas d’attraits : un panorama exceptionnel, une situation géographique au cœur du canton.

Défilé des grosses nuques

L’interminable saga procédurière débute ! La parcelle 6946, sur laquelle se trouve La Potagère, et la 6947, où poussent des vignes, se classent en zone agricole. Mais ces mètres carrés ne sont plus vraiment utilisés à ces fins-là… Tout ce qu’il y a de services à l’Etat va défiler à La Potagère dès 2003. Il a fallu construire des toilettes pour handicapés, rendre conforme les locaux aux normes sismiques, se voir refuser une première mise à l’enquête en octobre 2004 pour cause de «transformations successives».

D’une obstinée force tranquille, Jean-François ne lâche pas le morceau.

Il y en a eu, par la suite, des rencontres, des lettres, des téléphones avec des pontes du Département de l’économie, de l’énergie et du territoire, du service du développement économique, de Valais Wallis promotion. Des PV de séance, avec 12 personnes présentes dont le Conseiller d’Etat Jean-Michel Cina, qui prennent la dynamique solution de «mandater un bureau d’urbanisme» (2009). D’une obstinée force tranquille, Jean-François ne lâche pas le morceau. Chacun s’exclame que «La Potagère » est un exemple de promotion pour le Valais. Dès qu’il s’agit de s’engager, il n’y a plus personne ! En mai 2011 (!), une modification du plan d’affectation de zone (PAZ) est acceptée en assemblée primaire de Chamoson. Il ne manque plus qu’une homologation du Conseil d’Etat. Si l’on en croit la loi sur l’aménagement sur le territoire, tout cela doit être réglé en trois mois. Douce illusion…

Aucun délai possible!

En décembre 2013 (re- !!!), Jean-François s’inquiète auprès du Service du développement territorial. «Les investisseurs potentiels qui ont visité notre commerce  attendent le résultat de cette modification partielle du PAZ pour se déterminer…»

Il n’y a rien de pire que de proposer aux clients des promesses que l’on ne peut pas tenir. 

Dans sa réponse, le chef de service concède que tout leur a été transmis le 16 octobre 2012. Depuis, le dossier est en circulation «dans les différents services cantonaux pour préavis», qu’il n’est pas encore revenu et qu’on ne peut donner aucun délai. Le 14 février, dans les colonnes du « Nouvelliste », Karin Perraudin, présidente de Valais Wallis promotion, écrit : «Il n’y a rien de pire que de proposer aux clients des promesses que l’on ne peut pas tenir. »

L’été passé, le 12 août, elle avait juré de rendre visite à La Potagère. Les Buchard attendent toujours. Godot a trouvé ses maîtres : les services cantonaux valaisans…

Joël Cerutti

PS: Pour que cela change et si vous voulez soutenir La Potagère:  http://www.petitions24.net/un_futur_pour_la_potagere

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *