AMENDES PAS HONORABLES Pour mettre un sacré bazar dans les parcmètres genevois, Narcisse Praz avait bénéficié des conseils d’un futur Conseiller d’Etat: Maître Grobet! Comme quoi, dans tout notable, il peut y avoir un anarchiste qui dort (ou qui ronfle).
La logique? L’ordre chronologique? C’est bon pour les sbires au rond de cuir aux fesses et aux coudes. Moi, j’écris les choses qui me passent par la tête au moment où elles me traversent l’esprit. Enfin, façon de parler. De l’esprit, encore faudrait-il en avoir. Il paraît que je n’en ai guère. Tout juste de quoi remplir moitie le dé â coudre de la chanson de Brassens. Donc, j’en viens sans transition à la fameuse affaire des parcmètres.
Les pilules à parcmètres
Vous avez cru que, la condamnation intervenue, tout était Fini? Eh bien, non. Pas avec moi. Tout, en réalité recommençait. Mais reconstituons donc les faits.
Je m’étais dûment renseigné au préalable chez un homme de loi. Et quel homme !
Vous avez cru, vous autres profanes en la matière, que je m’étais lancé tête baissée et les yeux fermés dans cette aventure des pilules à parcmètres? Détrompez-vous ! Je m’étais dûment renseigné au préalable chez un homme de loi. Et quel homme ! Si je vous dis qu’il est devenu, depuis, Conseiller d’Etat à Genève, me croirez-vous? Eh bien, pourtant, c’est lui: Maitre Grobet.
Et voici ce que j’ai appris: il existe des jugements du Tribunal Fédéral qui ont fait jurisprudence sur ces données:
– La Constitution fédérale interdit le prélèvement de taxes sur la voie publique. D’où l’interdiction d’installer des péages sur les autoroutes comme en France ou en Italie. Réminiscence, sans doute, des droits de péage qui frappaient les transits de marchandises et de personnes d’un canton à l’autre, d’une ville à l’autre pendant l’époque ou se constituait notre Confédération de moutons.
Abus mille fois quotidien
Néanmoins, des citoyens se sont déjà avisés de contester la légitimité des parcmètres en se basant sur cet article constitutionnel. Le TF a tranché:
– le parcmètre est légal à la condition qu’il ne soit pas une source de bénéfice pour l’Etat ou la commune qui les installe;
– le parcmètre est légal à la condition, en plus, qu’il y ait, dans une zone déterminée au moins autant de places de parc gratuites qu’il y a de parcmètres.
C’est en toute connaissance de cause que j’ai donc décidé de me lancer à l’assaut de cet abus mille fois quotidien qu’est le prélèvement d’une taxe sur les espaces publics.
Pour la petite histoire, je rappelle quelques faits:
– Le lancement d’une initiative cantonale à Genève pour l‘abolition des parcmètres. Echec : 8’000 signatures recueillies en quatre mois au lieu des 10’000 nécessaires. Le croiriez-vous? Les genevois ont l’air d’aimer ça. Incroyable, mais vrai.
A se demander si l’Etat. l’ennemi naturel de tout homme bien né ne crée pas systématiquement le bordel dans le but de l’exploiter.
– Alors, je décide de faire échec pratiquement au parcmètre. Je travaille devant la gare. A cette époque il n’y a pas de parking souterrain. De toute façon, il est payant. Et plutôt chèrement. Mes collaborateurs et moi payons régulièrement plusieurs centaines de francs d’amendes par mois, tant l’Etat rapace sait tirer parti du désordre qu’il a lui-même créé. A se demander si l’Etat. l’ennemi naturel de tout homme bien né ne crée pas systématiquement le bordel dans le but de l’exploiter.
Enfin, je trouve la faille: le parcmètre ne fonctionne qu’au volume et non au poids de la pièce.
Faire échec au parcmètre? Mais comment? Je procède à des essais des rondelles en cuir, en plastique. Enfin, je trouve la faille: le parcmètre ne fonctionne qu’au volume et non au poids de la pièce. Jeu d’enfant. Je décide de fabriquer des pièces par milliers. Je passe commande d’un outillage. Deux mille balles, hé, patates ! A mes frais Et c’est tout ce qu’on me dit? Même pas merci? Bref, la distribution des fameuses pilules à parcmètres commence.
(à suivre)