LAISSEZ FAIRE LES DEMANAGEURS Certains se demandent comment il se fait que notre SSR-SRG Idée Suisse  est un tel merdier programmatique, financier et administratif ? C’est tout simple, c’est étudié pour !

A voir l’incroyable désordre dans lequel la future Radio Télévision Suisse (RTS) tente de se structurer, on pourrait naïvement penser que ses promoteurs ne savent tout simplement pas ce qu’ils font. Erreur ! Tout cela est pensé à l’aune d’une véritable stratégie managériale  venue des USA. De nombreuses boîtes souvent publiques, et devenues pseudo privées, tel Swisscom, La Poste et la célèbre entreprise suicidaire France Telecom ont adopté cette  les préceptes de son inventeur. Petit voyage dans la connerie contemporaine !

kotter

John Kotter, prof à la Harvard Business School, est le gourou du change management. Qu’est-ce donc ? C’est une sorte de philosophie moderne du management, c’est-à-dire de la gestion du personnel comme on disait dans le temps, qui est aujourd’hui largement adoptée et appliquée dans le monde de l’entreprise et dans les services publics. En gros, l’idée est de ne pas rester sur place comme un con pendant que la concurrence avance et que vous payez stupidement des gens à faire le boulot qu’ils savent faire.

Si tout va bien et si les gens sont heureux, selon John Kotter et ses apôtres, c’est que votre business a un sérieux problème.

Si tout va bien et si les gens sont heureux, selon John Kotter et ses apôtres, c’est que votre business a un sérieux problème. Il convient donc de bouger, transférer, liquider, ajouter, bouleverser, chambouler, pousser au cul, tirer en bas, en un mot, changer. Coûte que coûte.

Vos employés sont des nuls

Et on ne change pas n’importe comment, il faut de la méthode. L’idéal est de commencer par terroriser tout le monde, montrer à vos employés à quel point ils sont nuls et si possible les monter les uns contre les autres. Vous créez ainsi de l’urgence, ce qui fini par convaincre tout le monde qu’effectivement, il faut changer. Généralement, à ce stade, le plus gros du boulot est fait. Ne reste plus qu’à former des coalitions, présenter une «vision», encourager un attachement émotionnel au projet en devenir, communiquer, et, bien sûr, déloger les «obstacles» au projet, tuer dans l’œuf toute velléité de complaisance avec le status-quo et filer des susucres aux bons soldats. Voilà pour la théorie, ici débarrassée du jargon débile qui généralement l’accompagne dans la savante littérature consacrée au management.

Cette intéressante méthode de direction est donc la panacée à la SSR et elle appliquée depuis la direction générale à Berne jusque dans le plus modeste des studios. Et si chez nous, les suicides sont encore rares, la démotivation, le stress, la dépression et le burn out se portent bien.

Sebastian Dieguez & Patrick Nordmann

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