LE TEMPS NE FAIT RIEN A L’AFFAIRE Narcisse Praz a le fin mot de son histoire d’arrestation arbitraire. Une question de vacances et de libre disposition de mandats d’amener vierges! De quoi décerner un beau Diplôme de Con…
Comment donc ? Comment ça ? Un huissier de Tribunal a donc le droit de mettre quelqu’un au Moniteur Suisse de Police ? Et d’abord, qu’est-ce que ça implique d’être mis au MSP ? Ceci, tout bêtement : Où que vous soyez, à quelque moment que ce soit, en passant une frontière ou en achetant vos cervelas à la Migros, le flic qui vous connaît ou vous reconnaît a l’obligation de vous arrêter séance tenante et de vous amener à ses patrons qui vous passeront les menottes et vous enverront chez le juge qui a signé le mandat d’amener.
Mais alors, il y avait un mandat d’amener en bonne et due forme ? Hé oui ! Donc tout est en règle ? Et ta sœur, elle a ses règles ?
Mandats en blanc!
Savez-vous ce qui s’était passé ? Tout bêtement ceci : Monsieur l’avocat et juge d’instruction d’occasion (c’est vraiment le cas de le dire : on les trouve au Marché aux Puces, les juges d’instruction à Genève) partait en vacances.
Avant de partir, il a signé une poignée de «mandats d’amener» en blanc et les a remis au génial crétin de service au greffe du Tribunal de Police de Genève, l’ancien flic recyclé Duruz. A sa libre disposition. Et voilà comment fonctionne, à Genève, la «Justice» de Monsieur Guy Fontanet, digne fils de son père, le caricaturiste du célèbre journal fasciste de Géo Oltramare, Le Pilori, des années de gloire mussolinienne.
Tout le monde a rempli son devoir
Répondant, d’ailleurs, à mes lettres de protestation, il signor Fontanetto, Guy pour les dames, a trouvé que non, décidément, personne n’avait commis d’erreur dans cette affaire. Tout son monde avait parfaitement rempli son «devoir» et mon arrestation et mon incarcération s’étaient déroulées «sans incidents». Ce sont ses propres mots. A part prendre la poudre d’escampette, vous en imaginez d’autres, d’incidents possibles, vous ?
Je m’engageais à les exposer en vitrine avec un curriculum-vitae flatteur.
De guerre lasse, j’ai écrit à M. Guy Fontanet, conseiller d’Etat et chef du Département des Coups et Blessures de Genève que je venais d’ouvrir un magasin de troc et de brocante à Sion et que s’il voulait se débarrasser de son sous-brigadier B…, de son juge d’instruction d’occasion Mehling, de son greffier du Tribunal de Police, il pouvait me les amener : je m’engageais à les exposer en vitrine avec un curriculum-vitae flatteur.
Il n’a pas donné suite à ma proposition.
Des coups de pied au cul qui se perdent
Aujourd’hui, je m’adresse aux électeurs genevois : s’ils envisagent de se débarrasser, à vil prix, de leur Chef du Département des Coups Tordus, Guy Fontanet, ils peuvent me l’amener : je l’exposerai en vitrine au milieu de mes godasses d’occase, des parapluies usagés et des coups de pieds au cul qui se perdent.
Soyez raisonnable quant au prix à exiger ! Il ne vaut pas cher. Le prix d’un Hurluberloi.
Mais, dernière recommandation : soyez raisonnable quant au prix à exiger ! Il ne vaut pas cher. Le prix d’un Hurluberloi.
De tout bla-bla-bla, retenez bien ceci, bonnes gens : la fameuse phrase écrite par le Conseil Supérieure de la Magistrature. « Il ne saurait être tenu rigueur à un magistrat d’une erreur commise dans l’exercice de sa charge ».
Et chez Pinochet, C’est différent ?
Et chez Hitler, était-ce différent ?
Et sous Staline ?
Poser la question c’est y répondre.
Diplôme de Con
Petite vengeance : j’ai envoyé au greffier Duruz un Diplôme de Con. Je l’ai adressé au Greffe du Tribunal, de sorte que tout le monde puisse le lire avant lui. Histoire de le faire réagir. Bah ! Bougera pas.
Un con résigné !
FIN (mais suite dans Les Hurluberlourdauds)